lundi 24 novembre 2014

Baisse de l'euro : le Crédit agricole gâche la fête


Après la chute brutale de l'euro sous les 1.24 vendredi par le seul effet de la rhétorique "dovish" (favorable à l'assouplissement quantitatif) de M. Draghi, on pouvait s'attendre à ce que les "marchés" se réveillent lundi à la réouverture des cours avec la "gueule de bois" et que l'euro soit corrigé par les "bulls".
Nous avons donc passé un ordre différé dimanche soir à 1.2410 en direction des 1.2440. Dans le cas où la planète finance tarderait à se dégriser, nous avons pris la précaution de prévoir un autre ordre différé "short" (à la vente) à 1.2340 en direction du support des 1.2300.

Ce lundi, la publication de l'indice IFO du climat des affaires allemand ne tardait pas, dès 10 heures, à décanter la situation. Cet indice évalue le climat des affaires en Allemagne à un moment précis et mesure les attentes établies pour les 6 prochains mois. Il s'appuie sur un sondage effectué auprès de fabricants, de constructeurs et de vendeurs en gros et au détail. Attendu à 103,0, en recul par rapport à l'indice précédent publié à 103,2, l'indice IFO a été publié à 104,7, ce qui a poussé l'euro et déclenché notre ordre. Le mouvement s'essoufflant nous avons jugé plus prudent de fermer notre position dans le courant de l'après-midi à 1.2436 avec 26 pips de profit. La paire EUR/USD n'ira pas plus haut que 1.2444 au cours de la journée.  

                                        EUR/USD 24-11-2014 graphique 15 minutes

Les gouverneurs "hawkish" de la BCE ont profité de ce climat pour contrer les actes de paroles de M. Draghi par d'autres actes de paroles. C'est d'abord Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, qui a rappelé que les obstacles légaux à la mise au point d'un QE (assouplissement quantitatif) alimenté par le rachat de dettes souveraines sont nombreux et sont loin d'être levés. Il a été rejoint par le gouverneur Nowotny qui a jugé ce matin que la BCE ne devrait pas envisager de nouveaux assouplissements monétaires avant la fin du premier trimestre.
Voilà qui apporte de l'eau au moulin du Crédit agricole, la seule grande banque qui refuse obstinément de se joindre au concert des "bears" (les baissiers) qui ont ouvert des positions "swing" (sur une longue durée) vers les 1.2200, voire les 1.2000. 
Le Crédit agricole a fait preuve d'une singulière irrévérence en laissant entendre aujourd'hui qu'il doutait que M. Draghi puisse conserver son crédit et soutenir la baisse de l'euro en continuant à faire des déclarations qui ne sont toujours pas suivies d'actes. Le Crédit agricole recommande donc de jouer la correction en direction des 1.2680 mais, naturellement, c'est compter sans le consensus mou des pseudo-marchés financiers qui plutôt que "le bon sens près de chez vous" préfèrent suivre le dernier banquier central loin de tout.

Michel Leter   




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